Naître est l’affaire d’un instant
Vivre peut durer un certain temps
Mourir est le début de l’éternité.
Cette introduction choisie dans un article écrit par Alain Gentine de Besançon, se trouve dans le Cahier de Spiritualité Franciscaine (n°21) récemment reçu. Elle concerne ce qui est commun à tout être humain. Il s’agit de la question du TEMPS et de la VIE.
Nous nous sommes penchés sur cette question, à l’heure où, – avec ceux/celles de la Région qui ont pu venir, – nous faisions mémoire de la Pâque de François d’Assise.
Peu de monde en tout, mais quinze personnes tout de même pour cette journée qui a permis de faire la connaissance des Sœurs de Saint François de Saint Jean d’Angély.
Dans ce même numéro des Cahiers entièrement consacré à ce thème : Naître, Vivre, Mourir, est proposé une « façon» de lire un texte Biblique en fraternité. Nous l’avons adopté.
Alors, nous nous sommes lancés à trouver des expressions qui évoquent le temps comme « prendre son temps »… La liste peut être longue, à chacun de faire une part du tour de la question. A plusieurs, on se complète. Ceci étant fait, dans chacune des expressions trouvées, on a remplacé le mot temps par le mot vie. Quelques lampes se sont éclairées, d’autres sont restées vacillantes.
Continuons : Comment est-ce que j’habite le temps ? Quels poids respectifs ont … « Passé »… « Présent »… « Avenir » pour moi ? Quelle relation j’établis entre ces temps, Comment est-ce que je vis le moment présent ?
Pour une telle approche, quel texte Biblique ? Qohéleth (ou Ecclésiaste) 3, 1-22 et 9, 1-11. Que dit ce texte à propos de ; Dieu et le temps, l’homme et le temps, le « bon moment » et « l’improviste » ; le temps et l’action (occupation, œuvre, travail) ; la mort, le jugement. Comment passé-présent-avenir- sont-ils appréciés par le Qohéleth ? Quels sont les rapports entre passé-présent-avenir- éternité ?
Beaucoup de « travail » pour un seul temps de carrefour pendant lequel, peuvent se dire les sentiments d’étonnement, et autres incompréhensions… nous n’y avons pas échappé. En conclusion, il reste encore à s’attarder sur la question et c’est heureux de ne jamais mettre un point final à un sujet de recherche.
« L’humain reste pris dans la tension entre reconnaître les temps pour faire des bonnes choses au bon moment et l’impossibilité pour lui de percer le plan de Dieu. Le temps reste opaque et les raisons d’agir insaisissables (vanité = fumée). Qohéleth garde sa distance critique autant à l’égard de la sagesse qui qui prétend pouvoir reconnaître le « bon moment », que de la confiance tranquille de celui qui s’en remet à Dieu. Pourtant, ce n’est pas une raison pour ne rien faire ou faire n’importe quoi, mais le faire avec une distance critique. Comment vivons-nous le temps présent alors que nous devons faire face à notre finitude ?
Note : le mot Qohéleth ou Ecclésiaste, signifie : l’Homme de l’assemblée (hébreux qahal) ; soit, le maître ou l’orateur, soit l’assemblée elle-même. Un artifice littéraire l’identifie à Salomon.
Suite à cette journée, la réflexion se poursuivant, peut-être faudrait-il maintenant se demander ce que nous savons de la relation de François d’Assise avec le temps. « Commençons, mes frères car jusqu’à maintenant nous n’avons pas fait grand-chose. »
Paulette Le Comte et Nicole Tanay.
Fraternité des deux Rives, Saintes.